Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/52

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Que c’est la mettre en colère
Que de ne l’employer pas.

Use de sa bienveillance,
Et lui donne ce plaisir
Qu’elle suive ta vaillance
À quelque nouveau désir.
Où que tes bannières aillent,
Quoi que tes armes assaillent,
II n’est orgueil endurci
Que, brisé comme du verre,
À tes pieds elle n’atterre,
S’il n’implore ta merci.

Je sais bien que les oracles
Prédisent tous qu’à ton fils
Sont réservés les miracles
De la prise de Memphis,
Et que c’est lui dont l’épée,
Au sang barbare trempée,
Quelque jour apparaissant
À la Grèce qui soupire,
Fera décroître l’empire
De l’infidèle croissant.

Mais, tandis que les années
Pas à pas font avancer
L’âge où de ses destinées
La gloire doit commencer,