Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1004

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et vermilion. Indifférence complète, dans ce traitement, au nombre d’L, là ou chez nous; la question portant où je l’ai placée, sur I. Toutefois, on pourrait dire, au détriment de l’E muet des terminaisons et toujours au bénéfice de cet I fondamental, que celui-ci nécessairement gardé et celui-là disparu parfois, IL, simple, ne demeure point sans quelque réminiscence de son mouillé; ex. lentil, pastil, mor.il, pupil (avec le sens ordinaire à.'élève), etc. A ces sons très nets, assimilez ceux plus complexes de to cuil pour cueillir, ou de poil pour feuille (du clinquant) : or, ce n’est pas à l’intégralité d’U et d’O juxtaposés à I pour former un alliage douteux, que nous devrons que le son se mouille, non, mais bien au maintien A'IL entier; écoutez to boil et to broil, bouillir et brouiller ou d’autre part patrol, une patrouille, ou même to growl, grouiller. Notre digramme GN, quand, entre la voyelle après laquelle il est placé et lui, poind ce mystérieux I de tout-à-l’heure, offre bien plutôt, par cela même, le caractère d’un son mouillé; s’il est seul, du reste, rien d’autre n’a lieu. Ainsi le prescrit l’Anglais, habitué chez lui à joindre purement et simplement ces deux consonnes en une double, au point qu’il les transpose, pour arriver à ce résultat, dans les participes présents et tous les mots en ING, comme thing et singing (pr. thign et signingn) : et s’il hésite devant sign, un signe, et ne prononce pas, le voici qui se décide à adopter le moyen d’imitation fondé sur un fait, que l’on a relevé déjà, c’est dans minion, pour mignon, tronion, pour trognon, onion pour oignon, poniard, pour poignard. Exception, pareille aussi à l’une de celles rencontrées plus haut, to frown, se (reri)frogner; sans compter qu’à la fin des mots, AGNE, peut disparaître, oui, ex. mountain, de montagne, mais demeurer, ex. campaign (militaire) et ciiampaign, le champagne. Le rapprochement en une seule lettre de nos son purs T et CH doux, D et G doux ou J, si fréquente dans l’Anglais, n’appartient d’aucune façon au Français. Quoique possédant à part chacun de ces éléments, le T et le D, certes, et aussi un SH qui équivaut presque à notre CH doux, l’Anglais traduit néanmoins celui-ci par sa consonnance double; et, bien plus, inscrit le t comme dans un de ses mots quelconque, catch : et de boucher, il fait butciier, de crochet crotcher, de dépêche dispatch, de hacher to iiatch, ou de huche hutch, etc. Pour notre G doux, que ne rend pas, dans sa simplicité, le J de jam (pr. djamm), vous le voyez néanmoins ainsi au commencement des mots, ex. jay pour geai, jest pour geste (des Chansons), jig pour gigue, etc.; et, souvent, à la fin des mots, s’inscrit le D prononcé, comme dans judge, juge, qui fournit à lui seul un exemple des deux