Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1011

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provenance, à ces deux, latins, diviti.e et opes : quant à BURGESS, lisez bien bourgeois. — RY ou ERY, c’est visiblement notre -— ERIE, d’après ce simple fait qu’Z de la fin se change ordinairement en Y, ex. ennemy et mercy; car amity ou pity, pour amitié et pitié, demeurent rares, et fairy, traduisant non féerie, mais fée, exceptionnel. Cavalry, mogkery, poetry. poultry ("de potde), spicery, trumpery : un groupe nombreux se compose de suite. — SON, — ON, — SOM et — SH ION, comme poison. même sort, ransom, rançon et fashion, mode ou façon (qu’imite cushion. coussin), se joignent à SION, de mansion ou de passion, pour représenter une corruption assez agréable de nos SION, ÇON et SON. Adjectifs Sur la limite, qui sépare le Nom de l’Adjectif, se tiennent quelques Terminaisons, propres aux deux : parmi celles-là seules qui nous occupent à présent, citons : — ARD et — ART, finales de source gothique, apportées par les Francs au Français comme par les Saxons à l’Anglais, se retrouvent ici pour s’unir dans la même forme primitive qu’elles sont, tout en gardant, chez les mots de chacune des deux langues, des nuances spéciales : d’un côté, drunkard ou braggart, si l’on se rappelle les exemples fournis par le précédent Livre; de l’autre, bastard, coward, car ces dérivés de notre langue ne changent pas généralement le d en t. — ESQUE, dans arabesque, barbaresque, gigantesque, grotesque, se montre, pour qui regarde ces mots, attribuable au fait d’une importation relativement moderne; et je ne m’y arrête point. Quelques règles, qu’il sied d’indiquer ici en dernier lieu, s’appliquent également au Nom et à l’Adjectif. Moins strictes néanmoins que les déviations précédentes, elles finissent même un peu par livrer l’étude des Terminaisons à l’invasion du vague, de l’incohérence ou du caprice : tant la loi (la meilleure) offre partout d’échappées. Insister sur l’accident le plus élémentaire de toute transposition d’une langue à une autre, l’abréviation des finales, serait inutile ; et coif, pour coiffe, gem, pour gemme, grot, pour grotte, pistol, pour pistolet, voilà qui se prévoyait mieux peut-être que grappe devenu grape (pr. grèpe) : où l’altération du son fait une maladresse d’un procédé. A quoi bon écrire deux consonnes, si, seule, une s’entend, ainsi que c’est le cas en Anglais : et quant à la chute pure et simple de 17 muet, les exemples cités aussi prodigalement que charm. bust, croup, fraud, JAMB, lamp, madam,