Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1036

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lièrement : elle est vite reconnaissable à des apparences, certes latines, mais pourvues de nos Finales et de Suffixes anglicisés ou manquant à notre langue. Tantôt, quand le Français possède le Vocable, certaines différences, inexplicables selon les Lois de Dérivations qui régissent le passage du Français à l’Anglais, se produisent parce que (point de vue principal qu’il sied aussi d’établir) l’Anglais a retrempé dans le Latin un grand nombre de nos Mots, savants presque toujours et populaires presque jamais, avant que de les adopter comme siens. A première vue, l’opération a l’air, dans un cas comme dans l’autre, d’être la même : erreur, malgré qu’il soit malaisé fréquemment de la dédoubler, autrement que dans la théorie. Mots latins francisés et Mots français relatinisés doivent, certes, de bien près se ressembler entre eux : rien de plus. L’emprunt savant au Latin résulte de ce que l’Anglais, je dis l’Anglo-Saxon, n’avait pas assez de Mots peut-être pour exprimer tout le luxe de nuances d’un langage d’aujourd’hui; mais il l’aurait accru par la Composition. Non ! la tentation devant les trésors Classiques où nous avions puisé dut paraître irrésistible. Quiconque réfléchit, verra aussi la retrempe dans le Latin comme un effet manifeste du désir éprouvé par une langue, notre vaincue, de secouer le joug que nous lui imposâmes, quand elle s’aperçut après coup que ce Français déjà n’était, par son origine, que du Latin; or, e’était échapper que sauter par dessus. Ajoutez un besoin de confronter à un coin connu, stable et net, et déjà presque le talon universel (qu’est encore le Latin), la confusion première dans laquelle hésita, erra, et périclita en Angleterre maint de nos Vocables, d’effigie incomprise ou effacée. Que le Mot ait subi l’un ou l’autre des travaux linguistiques que voici : l’extraction directe du Latin à la faveur de nos habitudes, ou la retrempe aux sources latines après avoir été fourni par nous, il obéit également, en face du primitif latin, à la même Loi, quasiment. Comme cela n’appartient pas à un Traité aussi sommaire que le présent, de pousser cette distinction au delà de quelques exemples, je dois eiter à la fois des Règles de Permutation nouvelles, applicables au double cas. Qui demanderait, mû par une curiosité scientifique rien que fort légitime : D’où vient tel Vocable dont l’accès à l’Anglais demeure obscur, même tous les cas linguistiques étudiés, s’entendrait dire : La Littérature seule peut ici faire une réponse que ne fait pas la Science. — Les auteurs Anglais primitifs feuilletés et ce mot apparu pour la première fois chez un d’eux, il y a toutes les chances de trouver là et la date et le titre cherchés...