Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1447

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Giraud-Badin, p. 13 : vente du 24 juin 1935) qui, à la suite du sonnet, commence ainsi : « Tu riras peut-être de ma manie de sonnets, — non, car tu en as fait de délicieux — mais pour moi c’est un grand poëme, en petit : les quatrains et les tercets me semblent des chants entiers, et je passe parfois trois jours à en équilibrer d’avance les parties pour que le tout soit harmonieux et s’approche du Beau. » Cette lettre est assurément de très peu postérieure à une autre lettre de Mallarmé au même ami (4 juin 1862) où il dit « venir d’écrire un sonnet qui pourrait s’appeler « Spleen printanier ». Dans cette même lettre, il dit aussi : « Emmanuel t’avait peut-être parlé d’une stérilité curieuse que le printemps avait installée en moi. Après trois mois d’impuissance, je m’en suis enfin débarrassé et mon premier sonnet est consacré à la décrire, c’est-à-dire à la maudire. C’est un genre assez nouveau que cette poésie où les effets matériels du sang, des nerfs sont analysés et mêlés aux effets moraux, de l’esprit, de l’âme. Quand la composition est bien harmonisée et que l’œuvre n’est ni trop physique ni trop spirituelle, elle peut représenter quelque chose. » (H. Mondor, Izze de Mallarmé, tome I, p. 48.) C’est également à ce sonnet que fait allusion une lettre d’Eugène Lefébure à Mallarmé (Auxerre, 25 juin 1862) où il dit ; « Et Baudelaire, s’il rajeunissait, pourrait signer vos sonnets. » La Bihliothcque Jacques Doucet possède deux copies autographes de ce sonnet sous le titre : V'ere Not>o ; l’une où il figure isolément, l’autre où il est réuni au sonnet Tristesse d'Été sous le titre commun de Soleils Mauvais. Une autre copie faisant partie du Manuscrit Aubanel offre la même disposition mais sous le titre Soleils Malsains. Ce sonnet encore intitulé Vere Novo parut, en mai 1866, dans le Parnasse Contemporain. Sous ces formes premières, il présente avec la version définitive (Poésies, édition photo-litographiée de la Revue Indépendante, 1887) les variantes suivantes : Str. 1, vers 3 : Et dans mon être auquel un sang morne préside (Ms. Aubancl de la coll. H. M.) Dans mon être où, dès l’aube, un sang plombé (Ms. J. Doucct.) préside Str. 2, vers 3 : ... après un Rêve vague et beau... (Ms. Aubanel.) Str. 3, vers 2 : ... une fosse à mon Rêve... (Ms. Aubanel.) Str. 4, vers 2 : Cependant l’azur rit... (Ms. Aubanel.) Str. 4, vers 3 ; Où des oiseaux en fleur gazouillent au soleil (Ms. Aubanel.) ... sur la haie en éveil Ce sonnet a été mis en musique, en 1941, par M. Henri Sauguet. ... où les oiseaux en fleur gazouillent au soleil. (Parnasse Cont.)