Ce manuscrit est, à peu de chose près, identique au texte publié dans P Artiste, qui, seules différences, — débutait ainsi : Cependant que la eloehe enivre sa voix elaire Et fait à la faucheuse entonner, pour lui plaire... La version de 1866 (Parnasse Contemporain) n’a plus été modifiée par la suite, si ce n’est au 4° vers qui était : Un angélus par brins de lavande et de thym, P. 36. TRISTESSE D’ÉTÉ (Tournon, 1864.) Ce sonnet parut, pour la première fois, dans le Parnasse Contemporain de 1866 : non pas dans la livraison du 12 mai où se trouvaient dix poemes de Stéphane Mallarmé, mais dans un groupe de sonnets de divers poètes réunis à la fin du recueil que formèrent les diverses livraisons de eette publication, cette année-là. On en connaît trois manuscrits, où il se trouve joint au sonnet l 'ere Novo ; l’un sous le titre « Soleils Mauvais » (Bibliothèque Jacques Doueet), l’autre sous le titre « Soleils Malsains » (Manuscrit Aitbanel), l’autre sous le titre « Soleils Malsains » (coll. H. M.). La version de ces manuscrits 11c comporte que deux vers identiques à l’état définitif du poème (Poésies de St. Mallarmé, Deman, 1899) : nous la donnons comme document explicatif de l’élaboration mallarméenne. Lr soleil, sur la mousse où tu t'es endormie, A chauffé comme un bain tes cheveux ténébreux, Et, dans l'air sans oiseaux et sans brise ennemie, S’évapore ton fard en parfums dangereux. De ce blanc flamboiement l'immuable accalmie Ale fait haïr la vie et notre amour fiévreux, Et tout mon être implore un sommeil de momie Morne comme le sable et les palmiers poudreux ! Ta chevelure, est-elle une rivière tiède Où noyer sans frissons mon âme qui m’obsède Et jouir du Néant où l’on ne pense pas ? Je veux boire le fard qui fond sons tes paupières Si ce poison promet au cœur que tu frappas L’insensibilité de l’azur et des pierres ! Le Ms. Doueet est identique au Ms. Aubanel à deux vers près: Evaporé ton fard en parfums dangereux. Et voir dans le Néant si l’on ne pense pas ?
