Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1455

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sens de la pièce : « ce désir inexpliqué qui vous prend parfois de quitter ceux qui nous sont chers, et de partir ». « Il y a au Louvre, a écrit R. de Gourmont, dans une collection ridicule, par hasard une merveille, une Andromède, ivoire de Cellini. C’est une femme effarée, toute sa chair troublée par l’effroi d’être liée; où fuir ! et c’est la poésie de Stéphane Mallarmé. » Ce poëme parut dans le Parnasse Contemporain du 12 mai 1866, sous une forme, à la ponctuation près, identiquement reproduite par les éditions suivantes : Poésies (1887); Vers et Prose (1893); Poésies (Deman, 1899), à l’exception du 14e vers : Sont-ils ceux que le vent penche sur les naufrages. La Bibliothèque Jacques Doucet possède pourtant un manuscrit qui présente avec le texte définitif quelques variantes : 2e vers : Je veux aller là-bas où les oiseaux sont ivres D'errer entre la vague... Ie vers : Du papier qu'un cerveau châtié me défend, 11e vers : Car un ennui, vaincu par les vides espoirs 13e vers : F.t serais-tu de ceux, Steamer, dans les orages, Que le destin charmant réserve à des naufrages Perdus sans mâts, wz planche, à l’abri des ilôts... Un autre manuscrit (collection IL Mondor) montre : Ne gardera ce cœur qui dans la mer se trempe... Lève l’ancre vers une exotique nature !... Sont de ceux que le vent penche sur les naufrages. Perdus, sans mâts, sans mâts, et fertiles îlots... P. 39. SOUPIR (Tournon, avril 1864.) Ce poëme parut pour la première fois dans la livraison du 12 mai 1866 du Parnasse Contemporain ; son texte ne subit, depuis lors, aucune modification notable. Comme Brise marine paraphrasait Parfum exotique, Soupir commente, pourrait-on dire, le Chant d'Automne de Baudelaire. Le vers Se traîner le soleil jaune d’un long rayon rappelle infailliblement à la mémoire De l’arri'ere-saison le rayon jaune et doux et, au delà de Baudelaire, Ft les jaunes rayons que le couchant ramène de Sainte-Beuve, en une pièce, jadis fameuse, des Poésies de Joseph Delorme. Dans la lettre que, le 8 février 1866, il adressait à Mme Le Josnc,