Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1473

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O il sont-elles < Invoquant le décor : O feuillage, si tu protèges ces mortelles, Rends-les-moi, par Avril qui gonfle tes rameaux Nubiles (je languis encore de tels maux) Et par la nudité des roses, ô feuillage ! Rien. .X grands pas ; Je les veux ! S’arrêtant Mais si ce beau couple au pillage N’était qu'illusion de tes sens fabuleux ? Ldillusion, Sylvain, a-t-elle les yeux bleus El verts, comme les fleurs des eaux, de la plus chaste ? Et celle... qu'éprenait la douceur du contraste. Fut le vent de Sicile allant par ta toison ? Non, non : le vent des mers versant la pâmoison Aux lèvres pâlissant de soif vers les calices, N’a, pour les rafraîchir, ni ces contours si lisses A toucher, ni ces creux mystères oit tu bois Des fraîcheurs que pour toi jamais n’eurent les bois. Cependant ! Au décor : O glaïeuls séchés cl'un marécage Qu’à l'égal du soleil ma passion saccage. Joncs tremblants avec des étincelles. Contes^ Que je renais casser les grands roseaux domptés Par ma lèvre : quand sur l'or glauque des lointaines I ’erdnres inondant le marbre des fontaines Ondoie une blancheur éparse de troupeau : Et qu'au bruit de ma flûte où j'ajuste un pipeau Ce vol... de cygnes t non, de naïades se sauve. Je suis... Mais vous brûles^ dans la lumière fauve, Sans tin murmure et sans dire que s'envola La troupe par ma flûte effarouchée... Te front dans les mains : Holà ! Tout ceci m'interdit : et je suis donc la proie De mon désir torride, et si trouble qu'il croie Aux ivresses de la Sève ? Serais-je pur ? Je ne sais pas, moi ! Tout sur la terre est obscur : Et ceci mieux que tout encore : car les preuves D'une femme, où faut-il, mon sein, que tu les treuves ? Si les baisers avaient leurs blessures, du moins