Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1475

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De baisers que les dieux avaient si bien mêlée : Car, à peine j’allais cacher tin rire ardent Sous les replis heureux d’une seule, et gardant Par un doigt frêle afin que sa blancheur de plume Se teignit aux éclats d’une saur qui s’allume, Ea petite, candide et ne rougissant pas, Que de mes bras défaits par de lascifs trépas, Cette proie, à jamais ingrate se délivre, Sans pitié des sanglots dont j’étais encore ivre ! Debout: Oublions-les ! Assez d’autres me vengeront Par leurs cheveux mêlés aux cornes de mon front ! Je suis content ! Tout s’offre ici : de la grenade Ouverte, à l’eau qui va nue en sa promenade. Mon corps, que dans l’enfance Eros illumina, Répand presque les feux rouges du vieil Etna ! Par ce bois qui, le soir, des cendres a la teinte, Ea chair passe et s’allume en la feuillée éteinte. On dit même tout bas que la grande I ’ênus Dessèche les torrents en allant les pieds nus, Aux soirs ensanglantés, par sa bouche, de roses ! Les mains jointes en l’air : Si... Comme parant de ses mains disjointes une foudre imaginaire : Mais ne suis-je pas foudroyé é Se laissant choir : IS'on, ces closes Paupières et mon corps de plaisir alourdi Succombent à la sieste antique de midi. Dormons... Étendu : Dormons : je puis rêver à mon blasphème Sans crime, dans la mousse aride, et comme j’aime Ouvrir la bouche au grand soleil, père des vins. Avec un dernier geste ; Adieu, femmes ; duo de vierges quand je vins. Au cours de l’hiver 1865-1866, Mallarmé, délaissant complètement le Faune, reprit l’achèvement d’Hérodiade, « non plus tragédie, mais poëme ». Vers la fin du printemps 1866 il dut se remettre à son Faune. En mars, il écrivait à Henri Cazalis : « ... Je me remets le Ier mai à mon Faune, tel que je l’ai eonçu, vrai travail estival... » et le 9 mai 1866, son ami Eugène Lefébure lui demandait :