Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1496

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« Mais non ! La beauté, Pulchérie, est toujours éphémère. Née du Néant et du Vide elle y retourne (sous aucun climat, son aïeul); l’artifice de l’art, le trop grand glaïeul, peut dissimuler son tombeau : elle y sera bientôt, encore une fois, enclose et desséchée à jamais, comme le furent toutes ses incarnations précédentes, comme le seront toutes celles futures : Avant qit'ttn sépulcre ne rie Sons aucun climat, son aïeul, De porter ce nom Pulcbérie Caché par le trop grand glaïeul. » Henry Charpentier a fait ailleurs une remarque précieuse : « Il ne faut pas demander à ses Sonnets, à la Prose pour des Ésseintes, les plus parfaites de ses œuvres, l’expression d’une philosophie ou de sentiments profonds. Leur analyse logique et grammaticale, toujours possible, donne des résultats divers et également satisfaisants. Je me suis, naguère, appliqué, avec passion, à cet exercice; j’y ai depuis longtemps renoncé. Il me suffit, aujourd’hui, de voir imprimées et d'entendre ces œuvres d’art, qui ne touchent point le cœur, qui n’alimentent point la faculté logique et raisonnante, pour savoir que Mallarmé eut raison de les écrire. Et c’est, cependant, cette faculté intellectuelle qu’elles comblent en lui offrant une sorte de philtre cérébral, ivresse incomparable, sans but, qu’aucune autre littérature, à ma connaissance, ne procure. » (Belles-Lettres, septembre 1923.) Un commentaire particulièrement serré, mais inédit, est dû au Dr B. Dujardin. P. 57. ÉVENTAIL DE MADAME MALLARMÉ Dans le supplément de la Conque du 15 mars 1891 paraissait l’annonce « d’un nouvel éventail de M. Stéphane Mallarmé ». Il y fut publié le Ier juin, sous le titre Eventail avec une seule variante : la parenthèse n’existait pas au troisième quatrain. L’original, actuellement dans la collection Henri Mondor, est écrit à l’encre rouge sur un éventail de papier argenté orné de pâquerettes blanches : le texte original ne présente avec le texte imprimé, aucune différence. P. 58. AUTRE ÉVENTAIL DE MADEMOISELLE MALLARMÉ Avant de faire partie du cahier intitulé Autres Poëmes dans l’édition fac-similé des Poésies de 1887, ce poème parut dans la Revue Critique, pour laquelle Charles Morice avait sollicité l’honneur de la collaboration du poëte, en 1884 sous le titre : Éventail ; puis, sous le même titre, dans le Décadent du 9 octobre 1886 où la troisième strophe était :