Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1560

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DIVAGATIONS. — En 1897, Stéphane Mallarmé consentit à publier, à l’exclusion de tout ouvrage en vers, un ensemble de scs œuvres en prose. Il ne semble s’y être décidé qu’avec quelque répugnance, d’après les lignes qu’il plaça au début du recueil qui parut, cette année-là, dans la Bibliothèque Charpentier. « Un livre comme je ne les aime pas, ceux épars et privés d’architecture. Nul n’échappe décidément, au journalisme ou voudrait-il, en produit pour soi et tel autre espérons, sans qu’on jette par-dessus les têtes, certaines vérités, vers le jour. « L’excuse, à travers tout ce hasard, que l’assemblage s’aida, seul, par une vertu commune. « A part des poemes ou anecdotes, au début, que le sort, exagéré, fait à ces riens, m’obligeait (envers le public) de n’omettre, les Divagations apparentes traitent un sujet, de pensée, unique — si je les revois en étranger, comme un cloître quoique brisé, exhalerait au promeneur, sa doctrine. » Jules Laforgue aurait appelé Mallarmé : un sage qui divague. Lors de la publication du volume, on tira un papillon polycopié, à la rédaction duquel l’auteur semble n’avoir pas été étranger, comme le fait voir un autographe qui appartient à M. Thadée Natanson, et dont voici le texte savoureux : « Sous ce titre peut-être ironique, Divagations, M. Stéphane Mallarmé réunit en un volume de la Bibliothèque Charpentier (Fasquelle, éditeur), des morceaux rendus célèbres par les hauts cris qu’ils causèrent : — on les accusait d’incohérence, d’inintelligibilité... Ce sera aux yeux du public lisant, une curiosité de notre temps que de voir à quel point un écrivain, perspicace et direct, acquit une notoriété en contradiction avec scs qualités, pour avoir, simplement, exclu les clichés, trouvé un moule propre à chaque phrase et pratiqué le purisme. » Ce recueil contenait tous les poemes en prose; la plupart des chroniques théâtrales de la Revue Indépendante avec le titre Crayonné an Théâtre ; la majeure partie des Variations sur un sujet publiées dans la Revue Blanche au cours de l’année 1895, et des articles donnés au National Observer de Londres en 1892 et 1893; les pages sur Richard Wagner, des fragments de la Symphonie littéraire, de la conférence sur Villiers de ITsle-Adam, de la Préface à Vathek, et un certain nombre de morceaux plus ou moins brefs, consacrés par Mallarmé, au cours des années, à des écrivains ou des artistes qui avaient été ses contemporains ou ses amis, Beckford et Poe exceptés. Visant à donner en son intégralité l’œuvre de Mallarmé, aussi bien en prose qu’en vers, nous ne pouvions suivre strictement les dispositions prises par l’auteur des Divagations dans un ouvrage en partie fragmentaire. L’on trouvera ici, sous leur forme presque complète, aussi bien la Préface à Vathek que la conférence sur