Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1563

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lement satisfait, entrevirent peut-être quelque appui, de la part de Léon Marc, pour leurs projets littéraires. Il est probable que Léon Marc ne fit à Sens qu’un séjour de courte durée et que les hasards de tournées théâtrales l'entraînèrent bientôt ailleurs : la correspondance de Mallarmé ni celle de scs amis, durant les mois suivants, ne contient d’allusion à ce comédien-auteur; mais les relations de celui-ci avec Mallarmé ne cessèrent pas aussi brusquement. Nous avons trouvé, parmi les papiers du poète, des lettres de Léon Marc datant de quelques années plus tard. L’une, de Paris, 12 avril 1865, témoigne que Léon Marc et Mallarmé s’étaient revus dans cette ville pendant les vacances de 1864. Léon Marc semble avoir été alors employé à l’état-civil d’une mairie parisienne; il disait préparer un volume de poëmes : la Fille de Saturne. En 1872 il publia un recueil de vers intitulé : Oiseaux des Tempêtes (Rêves du Nord, Broussailles, Louise, Vespérales) portant comme indication d’éditeurs : Bruxelles : Librairie Universelle; Paris : Galerie d’Orléans; Cambrai (Nord) : Em. Flanncau, libraire, rue Neuve, 11, 1871. Ce volume de poëmes débute par une préface de neuf pages, dédiée à AL Stéphane Mallarmé, littérateur, Professeur de langues étrangères (sic) au lycée d'Avignon. Dans cette préface, on pouvait lire, entre autres choses : « Ne pouvant croire à un public de lecteurs, je dois néanmoins demander pardon des imperfections de ce livre au cercle d’amis auquel il est destiné. Permettez-moi donc de personnifier en vous ce cercle restreint... Depuis longtemps, d’ailleurs, j’attendais l’occasion de m’acquitter d’une dette de reconnaissance, d’abord envers vous, cher critique... Vous avez écrit quelque part, dans un journal, en rendant compte d’une pièce de moi, jouée en province, une phrase se terminant ainsi : « Cette victoire remportée sur le temps et « toutes les fatalités... » Vous ne pensiez peut-être pas avoir si bien deviné ni dire si juste... Que de choses envolées depuis l’époque où vous écriviez votre article ! » Et cette préface-dédicace se termine par « Tout à vous de cœur et de souvenir ». Ce recueil renferme des poëmes d’un style facile mais non dépourvu de tenue et qui portent l’empreinte des influences de Banville et de Musset. 11 n’est pas sans intérêt, étant donné l’époque de la publication de ce recueil (1871), de noter que l’une des parties du recueil : Louise, poëme symphonique est dédiée à Richard Wagner. Au dos de ce recueil est annoncé : « Pour paraître : les Drames de l’impasse : N° 1. Un mariage milanais; N° 2. Le Cavalier; N° 3. André Vcsale. » La première de ces pièces est évidemment celle dont, dix ans plus tôt, Mallarmé avait rendu compte. La phrase : « Cette victoire remportée sur le temps et toutes les fatalités... » que rappelle cette dédicace, ne figure pas dans l’article du Sénonais au sujet de la Milanaise et T Autrichien. La mémoire de