Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1624

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Au cours du xixe siècle, les éditions de Vatbek en anglais se multiplièrent et consacrèrent le caractère quasiment classique de cet ouvrage. De 1809 à 1929, il n’en parut pas moins de dix-huit éditions differentes. L’intcrêt pour l’auteur de Vatbek ne s’est pas ralenti en Angleterre. En 1910 avait paru l’ouvrage de Lewis Melville TA Eife and Eet ter s of William Beckford (Heinemann, Londres). En 1952, fruit de nouvelles recherches dans les archives du duc de Hamilton, descendant de Beckford, paraissait le remarquable travail de Mr. J. W. Oliver : Tbe Eife of William Beckford (Oxford University Press, Londres). Les trois Épisodes mystérieux auxquels fait allusion Mallarmé dans sa Préface (p. xx) « ce surplus, le connaîtra-t-on ? », se découvrirent dans les archives Hamilton au début de ce siècle et parurent d’abord en français, sous leur forme originale, dans Tbe Englisb Revient en 1910, puis dans une traduction anglaise : Tbe Episodes of Vatbek, translatcd by sir Frank T. Marzials, with an Introduction by Lewis Melville (Stephen Swift and Co, Londres, 1912) et dans une édition complète en français, Vatbek, witb tbe Episodes, edited by Guy Chapman (Constable and Co, Londres, 1929). Une édition à tirage limité de Vatbek, avec les trois Épisodes, a paru en France, en 1931, précédée d’une Introduction de G. Jean-Aubry (Paris, les Exemplaires). Il ne semble pas que Mallarmé ait eu connaissance d’un ouvrage français, où, trente-cinq ans auparavant, il était question de Vatbek : c’est « l’Histoire critique de la Eittérature anglaise depuis le règne d’Elisabeth jusqu’au commencement du dix-neuvième siècle », par L. Mézières (Paris, chez A. Allouard, libraire, 1841), ouvrage en trois volumes; et c’est dans le troisième (pp. 412-447) qu’il y est traité de Beckford, entre Walter Scott et Hope. L’auteur, il est vrai, ne professe point d’enthousiasme pour Vathek : « Je n’ai jamais compris l’infatuation ou, si l’on veut, l’engouement de nos voisins pour ce roman. » Il note parmi les défauts de l’ouvrage « l’absence de plan, l’incohcrence du récit, une accumulation d’incidents qui rappellent quelquefois la puérilité d’un conte de fée. » Pourtant il reconnaît « quelques traits gracieux, quelques descriptions d’une extrême délicatesse, quelques tableaux pleins de fraîcheur et de poésie ». Et il n’a que des louanges pour toute la fin de l’ouvrage. Curieusement il semble ne pas soupçonner que l’ouvrage ait été écrit originalement en français et ne fait allusion qu’à la version anglaise comme s’il n’y en avait pas d’autre. En revanche, L. Mézières fait un éloge sans restrictions des Eettres de William Beckford, c’cst-à-dire Italy n’ith sketebes of Spain and Portugal, qui avait paru quelques années auparavant, en 1834.