Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Aucun toit si grossier ne leur paraît étrange Ils le peuvent changer vite en Eldorado Pour peu qu’au pli naïf qui tombe du rideau La rampe tout en feu mêle l’or d’une frange. Ainsi le doux concert qui cessa quand je vins, N’était pas, croyez-m’en, ô peuple de Valvins Le désespoir d’un veau pleurant hors de la salle Mais, avec ses cinq doigts, par la gamme obéis, La chanson que du creux d’un violon exhale Un jeune homme de bien natif de ces pays. A UNE REPRÉSENTATION DE LA FARCE DE MAITRE PATHELIN Monologue de Pathelin se substituant au Juge en l'absence de l’acteur qui devait jouer ce rôle. Qu’entends-je ? un bruit dans la Cité Circule, jasé, récité Par la dent unique des vieilles Comme par la bouche vermeille Des fillettes au rire fin :• Que pour avoir mangé sans faim Tout un plat chaud de pets-de-nonne, Le bon vieillard qui nous ânonne Ici le livre de la loi Expire en cet instant chez soi. Que l’enfer prête son refuge A messire notre doux juge. Or je dis cela soucieux Qu’il n’aille rencontrer aux cieux — Où la vérité pure éclate — Lui tirant leur langue écarlate Ainsi qu’aux potences jadis Saints maintenant du paradis Et vêtus de blanches tuniques — Tous ceux que sa sentence inique