Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/710

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chose ramenait la pensée à la cérémonie d’avant-hier, c’est qu’on se demandait avant de retourner aux travaux recommencés : « Qu’aurait-il fait depuis ? Que ferait-il aujourd’hui ? » — Question insoluble, à présent, et terrible. Cependant, il a été nécessaire et décent que cette solennité nous réunît une première fois, et la coutume traditionnelle a cela de pieux que chacun croit sa propre tâche accrue de ce qui semble, dans la destinée du glorieux jeune homme, irréparablement annulé. Le public a, pendant un moment, conscience de la perte subie par le pays. S. Malarmé {sic}. L’ŒUVRE POÉTIQUE DE LÉON DIERX Nous annonçons au silence et à l’incuriosité, un évé-ment littéraire de quelque valeur. Car à quels autres interlocuteurs parlerions-nous de M. Dierx, qui a pensé jusqu’à ce jour que le public devait venir à lui, poète, et qu’il n’y avait à faire aucune avance à la critique, afin qu’elle préparât cette rencontre ! Le public ne vient plus pour ces choses, cher ami, croyez-moi. La Critique, enfin (insoucieuse à l’exception de quelqu’un des nôtres, un maître ou un disciple, satisfaits par votre œuvre) : voulez-vous n’y point songer, et permettre que je mêle plusieurs paroles à celles qui peuvent être proférées ou écrites parmi nous ? J’éprouve un grand bonheur à constater la noble attitude conservée par un des nôtres depuis dix ans, car je reviens par la pensée vers un groupe unanime de poëtes, grands ou jeunes, rassemblés à cet ancien moment ! Quant aux difficultés extraordinaires que trouve cette génération dans l’accomplissement de ses desseins, il serait véritablement long d’en parler comme il sied, et je préfère aujourd’hui ne songer qu’à un des livres qui révèle sa victoire sur ces premiers maux. L’événement dont je me fais (moi et tout autre) le héraut, est celui-ci. Un des poëtes, que, selon l’histoire exacte de l’heure, il faut attribuer à la quatrième généra-