Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/812

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sentations du Palais-Royal, où s’échappe, accumulée, toute l’hilarité ancienne, et celui de ses premières représentations : donc, au Roi Candaule succède la Boule, pour épuiser l’un et l’autre mode de la joie parisienne. Porte-Saint-Martin : Le Tour du Monde en 80 jours fera le Tour de l’An parisien : de Suez à Liverpool et d’Octobre à Juillet. Que dire! il faut voir : la Grotte des Serpents, un Sutty dans l’Inde, l’Explosion et l’engloutissement d’un steamer, l’Attaque d’un train par les Indiens Dawnies : titres prestigieux mais vains à côté de la réalité, ici la féerie! Dumaine, Lacressonnière, Alexandre et Vannoy; Miles Angèle Moreau et Patry : car il y a un drame dans ce spectacle d’Ennery et Jules Verne. Théâtre-Lyrique : La Jeunesse du Roi Henri, qui doit inaugurer la salle, et où M. Castellano a introduit mille améliorations intéressant le public, tout en restant fidèle aux traditions scéniques du drame, qu’il y a longtemps, lui-même, maintenues très-haut. Ambigu : pourquoi, en plein succès, interrompre Y Officier de Fortune ? si ce n’est pour donner Cocagne, de Ferdinand Dugné, dont parle notre dernière Chronique ; mais ce qu’elle ne disait pas, c’est le jeu superbe de Fargueil. Bouffes-Parisiens : Madame l’Archiduc, Théo part, Judic arrive : faut-il soupirer, faut-il se réjouir ? Ovations, bouquets (qui, dans cette bonbonnière, pourraient être de fleurs candies), diamants au regard et aux épaules : une Première inouïe va durer tout l’hiver. Je ne nomme personne encore, aveuglé, fasciné : si! pourtant, à côté du maestro, cet autre charmeur, Grévin, pour ses costumes des Trompettes du Grand-Duc. Folies-Dramatiques : première de la Fiancée du Roi de Garbe, par Litolff; rien de pareil à l’inspiration bouffonne d’un artiste grave ou sublime. Que je voudrais n’avoir pas toujours devant les yeux l’apparition de Mlle Van-Ghel, exquise, pour avoir dans l’oreille plus de réminiscences de la partition, merveilleuse; mais qui sait, si les choses telles, je ne voudrais pas encore changer! Cluny : Madame Mascarille, le Mage, actes aimables par des Jeunes; et cette merveille du grand rire, les Héritiers de Rabourdin, quatre actes de Zola, qu’il faut entendre, qu’il faut lire : un des quelques chefs-d’œuvre du temps! Théâtre des Arts (anciens Menus-Plaisirs) : le drame nouveau de MM. Crisafulli et Stapleaux a de grandes qualités, celle d’abord d’intéresser : que dire, qui n’ait été répété par les feuilletons du lendemain ou du lundi, de l’interprète tragique, ardente et noble, Mlle Rousseil! Folies-Bergères : les Oiseaux, le Tatoué, Lira et Nénia, les Martinettes, Ka-Kin-ha et les Fausses aimées, le Caniche