Page:Mallarmé - Divagations.djvu/110

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— une si rude application me rendit fort souffrant. À quel point sur cette organisation s’établit l’empire d’une fatalité. Quelque plan du sujet par nous jugé d’un équilibre parfait, préexista-t-il : point, le croit l’auteur ; omettant ici l’adaptation ancienne à ses instincts tout de grandeur et de beauté déjà, du rêve latent. Les figures maîtresses ainsi que la mise en scène, embarras : non plus, car le regard de l’enfance avait du toit premier fait un refuge à mille visions arabes ; chaque hôte, pris au monde réel se parant aussi de la séduction ou de l’horreur exigées par le conte. Vous trouveriez difficilement quelque chose de la sorte dans aucune description orientale (va la citation) ; ce fut l’œuvre de ma propre fantaisie. La vieille maison de Fonthill avait l’une des plus vastes salles du royaume, haute et d’écho sonore ; et des portes nombreuses y donnaient accès de différentes parties du bâtiment, par d’obscurs, de longs et sinueux corridors. C’est de là que j’ai tiré ma salle imaginaire, ou d’Eblis, engendrée par celle de ma propre résidence. L’imagination la colora, la grandit et la revêtit d’un caractère oriental. Toutes les femmes dont il est fait mention dans Vathek furent le portrait de celles qui habitaient l’établissement familial du vieux Fonthill, leurs qualités, bonnes ou mauvaises, exagérées pour remplir mon dessein. Suite de confidences d’un âge mur, quand se replonge la vue au cours des premiers ans transparents ; mais trop brève et que closent des paroles significatives. C’est de ma propre idée que je fis le tout.