Page:Mallarmé - Divagations.djvu/99

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leur farouche mal. Prié par les femmes ensemble, Verlaine renonçait à l’ami; mais le vit, à la porte de la chambre d’hôtel fortuitement, vola dans ses bras le suivre, n’écouta l’objurgation par celui-ci, refroidi, de n’en rien faire « jurant que leur liaison devait être à jamais rompue » — « même sans le sou » quoique seulement à Bruxelles en vue d’un subside pécunaire pour regagner le pays « il partirait ». Le geste repoussait Verlaine qui tira, égaré, d’un pistolet, sur l’indifférent et tomba en larmes au devant. Il était dit que les choses ne resteraient pas, j’allais énoncer, en famille. Rimbaud revenait, pansé, de l’hospice et dans la rue, obstiné à partir, reçut une nouvelle balle, publique maintenant ; que son si fidèle expia, deux ans, dans la prison de Mons. Solitaire, après cette circonstance tragique, on peut dire que rien ne permet de le déchiffrer, en sa crise définitive, certes, intéressante puisqu’il cesse toute littérature : camarade ni écrit. Des faits ? il devait selon un but quelconque, retourner en Angleterre, avant 1875, qu’importe ; puis gagna l’ Allemagne, avec des situations pédagogiques, et un don pour les langues, qu’il collectionnait, ayant abjuré toute exaltation dans la sienne propre ; atteignit l’Italie, en chemin de fer jusqu’ au SaintGothard, ensuite à pied, franchissant les Alpes : séjourne quelques mois, pousse aux Cyclades et, malade d’une insolation, se trouve rapatrié officiellement.