Page:Mallarmé - Préface à Vathek.djvu/17

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sue qui du tout au tout transmuait un séjour, le livre fut-il écrit en français : parenthèse que ne comble aucun vestige dans les notes laissées ou les propos retenus. Autant que la nécessité de puiser aux quelques ouvrages d’Herbelot, de Chardin ou de Salé reconnue dans l’annotation finale (à cet autre aussi point cité, Abdallah ou les Aventures du fils d’Hanif, envoyé par le sultan des Indes à la découverte de l’île de Borico, etc., 1723), sources à peu près de tout l’appareil ancien oriental, un usage sûr de notre langue, apprise tôt à Londres et pratiquée dans la société parisienne et trois ans à Genève, explique les motifs ou le don qu’eut l’écrivain de la choisir. Le fait général du recours à un autre parler que le natal, pour se délivrer, par un écrit, de l’obsession régnant sur toute une jeunesse : renoncez à y voir mieux que l’espèce de solennité avec quoi il fallut s’asseoir à une tâche de caractère unique, elle, différente de tout ce qui allait être la vie.[1]

  1. Illustre, un précédent s’est tout de suite imposé, moins à la mienne encore que jadis à la mémoire de Beckford, épris