Page:Mallarmé - Préface à Vathek.djvu/27

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été composé en François par M. Beckford. L’indiscrétion d’un homme de lettres, à qui le manuscrit avoir été confié il y a trois ans, en a fait connoitre la traduction Angloise avant la publication de l’original. Le traducteur a même pris sur lui d’avancer dans sa préface que Vathek étoit traduit de l’Arabe. L’auteur s’inscrit en faux contre cette assertion et s’engage à ne point en imposer au Public avec d’autres ouvrages de ce genre qu’il se propose de faire connoitre ; il les puisera dans la collection précieuse des manuscrits Orientaux laissés par feu M. Wortley Montague, et dont les originaux se trouvent à Londres chez M. Palmer, regisseur du duc de Bedford. Perspicacité difficile ! il doit y avoir eu, au milieu du refroidissement de chacun causé par maint délai à une publication oubliée et payée même des longtemps, oui, mise au jour subite de ce Vathek chez Poinçot, à l’insu du jeune auteur, qui repassant par Paris en 1788, ne s’ouvre à personne du Conte Arabe, soit que le peu de bruit fait autour de l’apparition ne l’engageât point à se nommer ou qu’il obéît à certaine susceptibilité de sa famille. Un exemplaire a-t-il été envoyé avec dédicace à des