Page:Mallarmé - Préface à Vathek.djvu/30

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passage se restreint à des cercles de haute aristocratie. Très-fièrement timide, peut-être attendait-il qu’on lui parlât d’abord de son livre de jeunesse : rien ne montre qu’il l’ait jamais employé près de nobles hôtes en tant qu’objet distinctif ; ni comme un appoint à ses lettres d’introduction, carte de visite ou bien bouquet. Non que la personne du maître de Fonthill fût inconnue même cinq ou six ans plus tard, en plein changement

    pauvres auteurs, mettait en avant quelques raisons spécieuses pour en établir le doute, je prie le lecteur de ne pas y croire, de lire l’ouvrage, et s’il y a trouvé du plaisir, de le tenir pour arabe. — J’engage aussi messieurs les journalistes à parler de mon conte, s’ils en reçoivent un exemplaire, comme ils croiront devoir le faire, pas d’avantage. Manque de goût, ou peut-être pis ; malgré tout et même le tracé de ses devoirs qui lui est fait, la presse resta muette et l’opinion : si bien que pareil incident pour moi de la dernière heure, intéressant le libraire spécial et les collectionneurs, n’a, quant à la Littérature, de valeur. Vathek, Conte Oriental, par William Beckford est aujourd’hui donné au public français pour la première fois ; moralement : puisque tout à l’heure encore le savant Catalogue de la Bibliothèque du Petit-Trianon l’attribuait à Sébastien Mercier, auteur du Tableau de Paris. Seule compensation au regret que le devoir impartial du commentateur m’impose de mettre au jour cette méprise faite par le grand et sagace trouveur M. Paul Lacroix, un espoir ! c’est que qui jette les yeux sur la Préface n’en a pas poursuivi la lecture à travers le dédale de cette Note.