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et à recevoir des remerciements. Il dîna avec ses amis Tambourin, prit la voiture du soir, et s’élança vers la gare pour arriver à Saumur le plus tôt possible.

« Madame Mère » qui avait annoncé l’intention de quitter la Silleraye au bout de six semaines, y est encore au bout de quatre mois ; et même, un beau matin, elle annonce l’intention d’y rester avec ses enfants.

En revanche, le régiment de chasseurs à cheval, qui n’a nullement annoncé l’intention de quitter Tours, reçoit brusquement un ordre de départ. C’est à Nancy qu’il tiendra garnison.

Le capitaine Maulevrier s’en va faire un tour sur la levée de la Loire. Le lendemain matin, il monte sur l’impériale de la diligence pour aller dire adieu à ses amis de la Silleraye.

L’humble Michet, qui le voit triste et soucieux, fait un vaillant effort pour triompher de sa timidité, et risque cette phrase:

« M. Pichon sera bien fâché quand il saura que vous êtes parti !

— Et vous, Michet ? lui demanda le capitaine en souriant.

— Moi aussi, monsieur le capitaine, et de même tous ceux qui vous connaissent ; et surtout les personnes de là-bas ! » En prononçant ces derniers mots, il allongea le manche de son fouet dans la direction de la Silleraye. Le capitaine garda le silence.