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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/12

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xiii
préface.

des meilleurs étalonniers du Perche, auquel je les adressai. Puis, au printemps de 1884, ils partaient emmenant quatre étalons, deux percherons et deux arabes. Les lecteurs des Montagnes Rocheuses se souviennent peut-être du vieux Kemmish, en compagnie duquel Montblanc et moi avions traversée, deux ans auparavant, le désert d’Alcali. Je lui avais écrit pour lui demander d’aller les chercher à Sydney. Le voyage se fit sans incidents. Au commencement de mai, ils s’établissaient provisoirement à Custer avec leurs chevaux.

Les débuts furent pénibles. Ces braves garçons ne se découragèrent pas, ils coururent le pays pendant plusieurs mois, cherchant une localité favorable pour y établir le centre de leur haras. Ce fut un hasard qui leur fit trouver ce qu’ils cherchaient. Il y avait alors dans les environs deux personnages qui jouissaient d’une grande notoriété. Ils s’appelaient, l’un Lame Johnny, et l’autre Speckled-bellied-Jim. On les soupçonnait véhémentement d’être de simples voleurs de chevaux, mais comme ils avaient la réputation d’avoir le coup de revolver juste et facile, on leur témoignait une grande considération, et le shérif ne s’aventurait jamais dans les environs de l’endroit où l’on savait qu’ils avaient établi leur quartier général.

Malheureusement ou heureusement, un soir que Speckled-bellied-Jim avait bu plus que de raison dans un bar de Custer, il s’oublia à ce point, qu’il chercha querelle au shérif qui venait justement de boire un cocktail avec lui, et la querelle s’envenimant, il annonça