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exemples, si par un heureux prodige on ne voyait souvent l’honneur et la vertu bannis des hauts rangs de la société, se réfugier et briller avec plus d’éclat au sein de la conscience populaire.

Enfin, le principe de la responsabilité du gouvernement exécutif reconnu en droit, est tourné en ridicule et démenti dans la pratique par les contradictions les plus flagrantes.

En droit, on a déclaré que le chef de l’exécutif devait être entouré de conseillers responsables à l’opinion publique.

En fait, vous avez vu pendant neuf mois un gouverneur s’isoler de tous conseillers, et former lentement et par agglomération, un conseil, qui, en annonçant au bout de ce temps sa propre existence, a dû recourir à une lutte électorale marquée de sa part par la fraude et la violence, pour essayer seulement de vivre.

En droit, on vous dit que le gouverneur, représentant du souverain, politiquement inviolable comme celui qu’il représente doit demeurer étranger aux querelles des partis.

En fait vous avez vu une élection générale faite avec le nom d’un gouverneur pour cri de guerre, et des hommes qui se disent britanniques dans leurs principes et dans leurs sentiments, voter pour soutenir Lord Metcalfe et sa politique ! Figurez-vous un électeur de Londres ou de Manchester votant pour la Reine Victoria et sa politique !

En droit, on vous dit que l’administration provinciale est responsable et seule responsable de toute la législation qui se fait sous ses auspices.

En fait, vous voyez chaque jour cette administration rejeter sur l’opposition la responsabilité de ses propres actes.

En droit, on vous dit que les conseillers constitutionnels du chef de l’exécutif doivent jouir de la confiance publique.

En fait, vous voyez ces conseillers se maintenir au pouvoir longtemps après avoir reconnu eux-mêmes leur impuissance en offrant une part de leur responsabilité à leurs adversaires, en négociant avec eux de la formation d’une administration plus efficace, et longtemps après que le gouverneur a lui-même officiellement reconnu leur impopularité, en invitant un des chefs de l’opposition à se joindre à l’administration lui et quelques uns de ses amis à des termes que l’on déclarait devoir