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être également honorables et pour les anciens, et pour les nouveaux ministres.

En droit on vous dit que vous avez le même gouvernement constitutionnel que possède la Grande-Bretagne, et tandis que les hommes d’État de ce grand Empire se retirent devant l’opinion publique, lorsqu’ils ne disposent point d’une majorité assez imposante pour commander le respect à leurs adversaires politiques, vous avez entendu dans cette colonie, un procureur-général, ministre dirigeant du cabinet, déclarer qu’une ou deux voix de majorité en valent vingt ou trente, et de fait le gouvernement est conduit au moyen d’une majorité ostensible d’une ou deux voix, véritable minorité si l’on en retranche les voix des ministres et si l’on tient compte des stratagèmes mis en œuvre pour former cet appoint artificiel.

Un état de choses, tel que celui que nous venons de peindre semble fait pour décourager ceux qui seraient tentés d’y porter remède ; mais on doit se souvenir que partout où le principe électif est admis à quelque degré que ce soit, on peut obtenir les réformes nécessaires sans secousse violente et sans sortir du cercle de la constitution.

Lorsque l’union fut imposée au Bas-Canada sans son consentement, la plus grande énergie fut déployée par la population pour résister à cette mesure dans les limites de l’ordre et de la légalité. Le protêt solennel de ceux des représentants du Bas-Canada, qui avaient été librement élus, fut entré dans les régistres de l’assemblée législative, dans un amendement proposé à l’adresse en réponse au discours du gouverneur-général. Le mot d’ordre du parti libéral dans le Bas-Canada, fut la modification des détails injustes de l’acte d’Union sans quoi le rappel de cet acte devait être immédiatement agité. La reconnaissance subséquente, par la mère-patrie, des principes du gouvernement constitutionnel, dans toutes ses colonies, du Nord-Américain, et la mise en pratique de ces principes sous le gouvernement de Sir Charles Bagot, firent espérer qu’on ne tarderait pas à obtenir les changements, qui, seuls, pouvaient rendre supportable le régime de l’union, et épargner au pays à peine remis d’une violente secousse, une nouvelle agitation. Le mouvement rétrograde que Lord Metcalfe voulut imprimer à l’opinion publique nécessita un mouvement contraire du parti libéral,