Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/103

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— Parce que rien ne vous inspirait de honte. Oh ! Camille… Si vous estimez qu’il est louable de faire connaître sa situation quand on a lieu de s’en vanter, pouvez-vous me réprouver lorsque, agissant à rebours, j’obéissais au même sentiment de fierté ?

Le jeune homme ne répliqua point. Il venait de remarquer qu’elle l’avait appelé de son prénom, dans l’animation de ses paroles. Il en éprouvait un plaisir ingénu, involontaire.

Elle ajouta avec un demi-sourire humble et rusé :

— On offre la façade aux indifférents ; mais on garde ses chagrins pour soi, pour les confier à ceux qu’on aime…

Il ne s’aperçut pas qu’elle déviait légèrement du sujet.

Lily continua, la voix caressante :

— Hier, vous n’étiez qu’un passant à mes yeux. Je restais distante et fermée, pensant : « S’il m’ignore, à quoi bon parler ?… S’il est renseigné, que m’importe son opinion ? » Aujourd’hui, je vous considérais ainsi qu’un