Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/11

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— Si nous nous trompions ?

— Allons donc !

Le plus hardi avait poussé le vantail entr’ouvert, écarté les effilés d’une portière bruissante, faite, à la mode de Provence, d’une frange de perles de verroterie enfilées.

Ils s’étaient trouvés dans un vestibule tapissé de tentures à fleurs rouges, éclairé par six appliques électriques que des lanternes japonaises tamisaient d’une lumière violette. Jetées çà et là, sur la moquette bariolée du sol, des peaux de tigres, de lions, d’ours blancs s’allongeaient, évoquant l’apparence des bêtes encore vivantes, ainsi étendues, avec leur grâce de grands fauves nonchalants.

Une jolie fille en bonnet azur était accourue au-devant des jeunes gens, les avait dévisagés, très surprise. Et quand l’un d’eux, bredouillant, balbutiant, un peu embarrassé, avait avoué le mobile de leur visite nocturne, la jeune bonne, souriante, avait répliqué à ces messieurs qu’ils faisaient erreur… qu’ils ne rencontreraient rien ici de ce qu’ils y venaient chercher… que la Maison Pascal n’était pas