Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/113

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moi. Un jour de leçon orageuse, un de mes élèves me cracha une injure à la face… Où avait-il appris ce qu’étaient mes parents ?… Toujours est-il que je dus fuir le collège devenu impossible ; retourner chez les miens… Cette expérience m’avait découragé : partout, mes efforts recevraient le même accueil. Alors, j’embrassai carrément la carrière paternelle. Quand on est né dans la boue, il faut se résigner à vivre crotté. » Ce langage m’affola : qu’allait décider Lucien ?… Je ne le soupçonnais que trop… Je me révoltai ; qu’il agît à sa guise ; moi, je ne tolérerais plus la promiscuité de ces malheureuses infâmes. Entre ses besoins d’argent et ma volonté formelle, Lucien hésita longtemps. Il chercha quelque inspiration ; crut découvrir un moyen de s’enrichir rapidement, étant donné le défaut de concurrence ; et me supplia de patienter jusqu’au moment où nous aurions fait fortune… La position dans laquelle vous me voyez aujourd’hui est le résultat de ses méditations.

Mme Pascal baissa la tête, songeuse ; elle résuma :