Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/150

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se souvenait de lui avoir délivré un billet de chemin de fer hier matin ou la nuit dernière, ce serait une précieuse indication qui nous fournirait le nom de la station terminus… Quant à toi, Antony, tu vois beaucoup de monde… Tu peux apprendre quelque chose… au hasard d’une conversation chez un de tes malades… On ne sait jamais !

— C’est entendu. Si je le retrouve sur la table de dissection, à l’hôpital, je viendrai te prévenir, répondit le docteur qui avait la plaisanterie macabre.

— Oh ! ne prononce pas ces mots-là, Antony ! protesta le magister. Je ne suis guère rassuré… Te rappelles-tu combien Camille avait l’air triste, à la dernière soirée de Laurenzi ?

— Allons, bon ! les idées noires commencent leur ronde… Voilà de vilaines danseuses.

Antony, mécontent, s’efforçait de ragaillardir son ami, de lui persuader, par une foule d’arguments, qu’il ne s’agissait que d’une escapade sans conséquence, d’une folie de jeune homme.