Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/199

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vous. Oh ! Messieurs… il vous est arrivé déjà de croiser l’un de ces affamés hautains, déclassé en haillons qui, redressant sa taille maigre et bombant sa poitrine creuse, défaille d’envie à la vue de la vitrine d’un boulanger — mais n’avouera jamais qu’il n’a pas un sou et préférera crier fièrement : « Je n’aime pas le pain ! » Allez, mes chers collègues, nos sœurs possèdent un satané amour-propre. Et si vous distinguez parmi ces orgueilleuses faméliques l’une d’elles qui ne se ressente vraiment pas du jeûne, soyez persuadés que celle-ci aura été manger son pain en cachette. À quoi bon nous le dissimuler ? Le remède est là. La femme est créée pour le mariage ; or, en ces temps modernes, l’arrivisme, la cupidité, l’égoïsme et la sagesse, lui rendent chaque jour le sacrement plus difficile. Au moins, laissez-lui le reste… Je livre à vos méditations la comparaison suivante : un vieux garçon ne diffère en rien des autres hommes alors qu’une vieille fille se reconnaît entre mille, décelant son état par je ne sais quoi de grotesque… Que conclure, sinon que