Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/210

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La journée, la soirée s’écoulèrent, semblables à beaucoup d’autres ; monotones, malgré les diversités amenées du dehors.

Vers une heure du matin, Lily songea à exécuter son projet.

Elle s’esquiva discrètement du salon, monta l’escalier avec une lenteur prudente, s’arrêtant à chaque instant : l’œil vigilant, l’oreille aux aguets…

Elle croyait percevoir ces murmures imaginaires, ces chuchotements mystérieux dont nos craintes peuplent le silence ; et se figurait que Lucien allait surgir, soudain, d’un coin d’ombre…

Elle atteignit le palier du second — l’étage maléfique qu’elle affectait dédaigneusement d’ignorer ; — le dépassa, franchit les quelques vingt marches qui restaient, et, traversant le couloir, courut se réfugier dans la chambre réservée à Camille.