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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/241

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médiatement, pardi ! Après m’avoir tancé de belle manière, il doit à présent courir à l’hôtel de ville afin de ramener mon père ici…

— Quelle chance !

— Vous dites ?

Lily enveloppa le jeune homme du regard pénétrant de ses larges prunelles sombres. Elle s’expliqua doucement, d’une voix un peu triste :

— Voyez-vous, Camille, moi, j’ai beau être une espèce d’amorale docile — qui respecte certains petits préjugés sans bien comprendre les grands principes ; qui honore la vertu sans savoir en observer toutes les règles — je raisonne très sagement quand il s’agit d’un être que j’aime. Nous autres, femmes, nous avons parfois la cervelle légère : notre conscience est une dame de mœurs faciles et notre esprit, un libertin ; mais notre cœur reste un honnête homme. C’est lui qui me dirige en ce moment, et voilà pourquoi je m’écriais : « Quelle chance !… » Camille, si le magister entre dans notre mai-