Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/244

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Lily s’absorba une minute, les sourcils rapprochés ; puis, elle soupira :

— Ah !… si nous avions de l’argent… tout s’arrangerait.

Camille prononça simplement :

— J’en ai, moi, de l’argent… J’ai deux cent mille francs.

— Deux cent mille francs ! — répéta Lily, ébahie. — Où ça ?

— Pas dans ma poche, évidemment. Mais j’ai hérité de la fortune de ma mère qui est morte intestat ; je dois avoir une dizaine de mille francs de revenu, car mon père a fait de bons placements.

Lily explosa :

— Comment ! La liberté vous est acquise grâce à un patrimoine indépendant et, au lieu d’en profiter, vous vous enfermez ici, gros bêta !… Je ne vous croyais aucune ressource personnelle pour avoir pris ce parti radical ?

— Je désirais ne demander de comptes à mon père qu’à la dernière extrémité… En province, nous gardons le respect de ces choses…