Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/269

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M. Pascal s’en allait, heureux, triomphant, comblé par la Femme au bandeau (ce n’est point la Justice que j’entends désigner ainsi).

Ses mécomptes conjugaux l’affectaient à peine, car il se leurrait d’espérance ; et l’avenir était à ses yeux de la couleur azurée des billets que lui remettrait bientôt la Banque ibérienne.

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Les âmes vertueuses réprouveront le conteur — esclave de la véracité du récit — qui récompense le vice en la personne de M. Pascal.

Que voulez-vous, bonnes gens ! Nous n’y pouvons rien. Il vous est arrivé de poser le pied, par mégarde, sur quelque substance nauséabonde étalée au milieu de la chaussée. Vous disiez en riant : « Cela porte chance ! »

Eh bien ! à M. Pascal, également, ça avait porté chance…

Si la Fortune se donnait toujours, et exclusivement, aux mortels qui la méritent, la terre ne serait peuplée que de pauvres diables.