Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/38

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mander à Mlle Véran de leur débiter une de ses Feuilles d’automne pour la vingtième fois.

Maria se trompait. Mlle Pulchérie ne songeait guère à réclamer des poèmes romantiques, ce jour-là. Installée à côté de la femme du commissaire central, la vieille demoiselle paraissait s’intéresser extraordinairement aux papotages de la petite Laurenzi.

— Je vous assure que c’est vrai, affirmait Jacqueline en élevant la voix : mon mari les a rencontrés sur le chemin de la Corniche…

— Qui donc ? interrogeait Zoé Planchin.

Mlle Pulchérie, se retournant vers les sœurs Planchin, expliqua :

— Figurez-vous que M. Laurenzi a surpris le fils de M. le magister en bonne fortune hier… M. Camille promenait une femme brune, jolie, l’air effronté… Totalement inconnue… Ce doit être une excursionniste de Cannes ou de Beaulieu ; une fille quelconque… Oh ! ces jeunes gens !

Mlle Pulchérie prononçait le mot « filles » avec une envieuse répulsion. Les vieilles filles haïssent celles qui ont le privilège d’être