Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/60

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cendie avec l’impunité d’une salamandre.

Il ressassait rageusement ses griefs contre les Montfleuriens. Ce Marius Laurenzi ! Toujours embusqué dans quelque coin, à guetter ses concitoyens ; raffolant des potins, des historiettes graveleuses ; aimant à s’ébattre parmi les scandales, tel un porc qui se vautre sur des épluchures. Nul n’échappait à sa surveillance active, sinon les malfaiteurs : gens grossiers, inconnus, auxquels il ne daignait point s’intéresser. Ça l’amusait bien plus de découvrir la tare cachée d’un ami, que le repaire d’un assassin.

Mais Camille connaissait trop bien ses compatriotes pour n’en vouloir qu’à Marius : c’était la population tout entière qu’englobait son ressentiment. Il supposait assez justement que le commissaire avait narré l’aventure telle quelle et, qu’exagérée au fur et à mesure qu’elle passait par une nouvelle bouche, elle avait pris une importance énorme dont la responsabilité n’incombait point à Laurenzi.

Chacun jetant sa pierre dans le jardin de