Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/68

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— Ingrat !… Avez-vous à vous plaindre ? Je ne vous oblige pas à tenir ce que je vous avais fait promettre.

— Pourquoi m’avez-vous laissé croire que nous ne nous reparlerions plus ?

— Parce que c’eût été une preuve de sagesse… Et puis… en vous revoyant tout à coup… J’ai cédé à un mouvement impulsif… J’ai eu tort.

— Craignez-vous donc votre mari à tel point ?

— Oh ! c’est un peu cela, mais ce n’est pas que cela… Il y a une autre raison.

— Laquelle ?

— Malheur de ma vie ! Il est midi et demi… Ils m’attendent pour déjeuner, là-haut… Je vous demande pardon, mais il faut que je me sauve…

— Quand vous rencontrerai-je ?

Camille avait l’air suppliant. En pleine lumière, sa figure régulière, aux joues plates, aux traits bien taillés, prenait la beauté grave d’un marbre antique. Attendrie, Mme Pascal se montra faible :