Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

descendirent l’escalier, avec des gestes précieux pour relever leurs jupes bruissantes ; pinçant leur sortie de bal entre deux doigts.

— Jean ! À la villa Pascal, chemin de la Corniche, ordonna Mlle Zoé.

Car Mlles Planchin possédaient une voiture de maître. C’était un équipage bien provincial : calèche disgracieuse et confortable, attelée d’un solide hongre noir et d’une petite jument alezane au genou couronné ; un jeune paysan de dix-neuf ans, bombardé cocher, les conduisit avec une prudence poltronne.

Tandis que la voiture montait paisiblement la côte, ces demoiselles échangèrent leurs impressions :

— N’est-ce pas un peu hardi ce que nous faisons là ? hasarda Anaïs. Nous risquons peut-être de nous fourvoyer, ne sachant à quel monde appartiennent ces Pascal ?

— Mais non, mais non, répliqua Pulchérie. Il n’y a pas de milieu : ou ce sont des originaux, des Parisiens excentriques, et alors notre démarche est inoffensive ; ou ce sont des commerçants qui débitent un plaisir quel-