Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/82

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— que le Champagne commençait à émouvoir — l’écoutaient, vaguement souriantes.

Les jugeant au point voulu, M. Pascal attaqua rondement :

— Eh bien ! voici mon idée : afin d’obvier aux multiples inconvénients des mœurs de province, j’institue des réunions artistiques et libérales où vous viendrez chercher les distractions qui vous manquent. Chaque soir ce salon vous ouvrira ses portes : tandis qu’un orchestre de choix exécutera les dernières nouveautés musicales, vous pourrez converser agréablement, réunies autour de ces tables où des jeunes gens empressés s’ingénieront à vous parler de manière galante et spirituelle… Représentez-vous une espèce d’hôtel de Rambouillet, avec un peu plus de modernité… Propos aimables, plaisirs de bonne compagnie, petits vers, coquetterie, flirt… Bref, tous les divertissements inoffensifs que condamnent les préjugés étroits de vos concitoyens. Les jeunes amis que j’ai rassemblés ici, à cet effet, sont des mieux doués : les séductions de leur parole rivalisent avec