Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



V


Tous ces messieurs entraient au salon.

Ils paraissaient uniformément vingt-cinq à trente ans. Une sorte de ressemblance les unissait, malgré les diversités individuelles : c’était la même souplesse féline des gestes ; l’abandon du corps mollasse, en antithèse avec la vigueur des membres harmonieux ; la douceur travaillée du regard où perce, par instant, une lueur cruelle ; la chair unie et rosée, que satinent les cosmétiques ; les cheveux ondulés, luisants de brillantine ; les mains et les paupières « faites » ; les dents, blanchies à la pierre ponce et à l’eau oxygénée, brillant entre les gencives sanglantes, frottées de teinture d’iode.