Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lieu de la pièce qui sentait la poussière et les vieux papiers. Des clercs maussades y griffonnaient, découpant leur silhouette noire dans l’encadrement des cartons verts. Elle regarda tour à tour chacun des employés sans savoir à qui s’adresser. Une dactylographe, avisant cette visiteuse empruntée, la prit en pitié, et s’arrêtant de pianoter, lui demanda ce qu’elle voulait.

La jeune fille dit à voix basse, avec l’accent un peu rauque des timides :

— je désire parler à maître Thoyer…

— De la part de qui ?

La jeune fille fouilla dans son sac à main, en tira un porte-cartes et un crayon ; puis, tendit à la dactylo une carte de visite après y avoir griffonné quelques mots.

L’employée se leva et lut à la dérobée ce nom gravé sur un rectangle de bristol au coin couronné :

La marquise d’Hersac

Au-dessous, la jeune visiteuse avait écrit au crayon :

Mademoiselle Laurence d’Hersac

Tout en frappant à la porte du bureau