Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/145

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Miss Arnott déclara, au hasard :

— Ne protestez pas, Jack… vous savez bien que je suis renseignée… Miss Laurence m’a tout avoué.

Warton dit simplement :

— Eh bien ! puisque c’est elle-même qui a jugé que je ne pouvais rompre sans déloyauté mes fiançailles avec vous ?

Cette phrase atteignit Bessie en plein cœur : ainsi, elle avait deviné la vérité ; une explication avait eu lieu entre Laurence et Jack ; ils s’étaient confié leur amour réciproque ; ils avaient résolu, d’un commun accord, de le sacrifier à la parole donnée.

Bessie exprima tout haut sa pensée :

— Ah ! je ne ni étais méfiée que de la perversité supposée des Françaises… et c’est par sa vertu que celle-là vous a pris à moi !

— Pardon… je suis… Je n’ai pas l’intention de manquer à l’honneur…

— Et vous croyez que j’accepterais d’être épousée par charité ? interrompit furieusement Bessie.

D’un geste de colère, elle jetait rageusement quelque chose à terre et sortait en claquant la porte. Jack se baissa vers l’objet qui avait roulé jusqu’à lui et ramassa un mince anneau de platine où brillaient deux diamants : betrothal ring… la bague de fiançailles.

(À suivre.) JEANNE MARAIS.

(Illustrations de Suz. Sesboué).