Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/121

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— Pourquoi douter avec cette persistance de vous, de votre avenir, du bonheur que vous méritez ?

— J’ai le pressentiment que je ne serai pas heureuse… J’ai comme le vertige de vivre : alors, c’est en moi un besoin nerveux, impatient, de vite saisir le premier appui qui s’offre.

Il ne m’était plus possible de me taire. L’aveu montait à mes lèvres, et je pris un détour enjoué :

— Réservez-vous le temps de choisir : vous ferez tant de conquêtes… Songez donc : il n’y a pas six mois que vous habitez ce pays, et vous y avez déjà deux amoureux.

Elle se composa cette attitude faussement détachée des gens qui s’efforcent de détourner une conversation brûlante :