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de fortune, elle subsistait presque exclusivement de son labeur littéraire qui devait alimenter la maison. Elle vivait auprès de sa mère devenue veuve. Les deux femmes formaient un petit ménage modeste et charmant. Mme Marfaing entourait sa fille d’une ardente sollicitude ; la fille puisait dans cette adoration un divin appui contre les mécomptes et les énervements du métier.

J’ai sous les yeux des lettres adressées par elle, depuis 1911, à son cousin, son camarade et son confident, qu’elle aimait en sœur aînée. Dans cette correspondance révélatrice, elle apparaît, telle qu’elle était réellement, sans feinte et sans pose, travailleuse, impatiente d’arriver, scrupuleuse et sincère, difficile, visant à la perfection, désolée de n’y pas atteindre autant qu’elle l’eût voulu. On la voit agitée, inquiète, courant du libraire au bureau de rédaction, puis rentrant en toute hâte au logis, où