Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/15

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l’attend le manuscrit commencé. Elle entasse article sur article, roman sur roman.

« Je doute que ma nouvelle soit acceptée — de par ses intentions tendancieuses — et, à tout hasard, je vais en préparer une autre. Je m’aperçois, tous les jours un peu plus, que le temps passe vraiment trop vite et que je travaille bien lentement. Quand je suis restée tout un jour à mon bureau, ne le quittant que pendant l’intervalle des repas, je suis effarée, le soir, en constatant quel résultat minime m’ont apporté ces heures de travail. Aussi suis-je navrée lorsqu’une course indispensable m’oblige à sortir et je deviens d’une compagnie plutôt vague pour mon infortunée maman qui, grondée d’une part par son fils, délaissée de l’autre par sa fille qui se cloître dans sa chambre, se trouve dans une situation peu joyeuse, qui la punit ainsi de son entêtement persistant.

« Vous aussi, vous devez vous apercevoir que le temps coule rapidement ; et la perspective de votre retour doit se rapprocher à vue d’œil, hein ? L’utilité de nos ennuis, c’est qu’ils ralentissent