Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/217

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Je rougis doublement d’être demeurée si naïve en étant si coupable… Ah ! Grand Dieu ! Penser que l’on a commis le mal en conservant l’ignorance… Dire que j’ai subi la pire surprise de me faire instruire et découvrir par ma mère elle-même à qui, par souci de ma santé, je posai une question innocente à propos de ce qui aurait dû être et qui ne se produisait pas… Et maintenant, je sombre dans une honte et dans un désespoir insondables dont je ne me relèverai plus… Que lui dire pour m’excuser ? Je souffre de la voir souffrir ; et je ne peux que pleurer en face d’elle… C’est ma plus grande expiation que la joie suprême de la femme se présente à moi comme le pire tourment… Ah ! Ç’aurait pu être si divin, cet instant où je viens de sen-