Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/24

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Le désastre redouté approche… Jeanne Marais sait que sa mère est condamnée. Elle dit sa douleur dans une lettre poignante qui n’est qu’un cri d’angoisse :

« Mon ami, vous êtes le seul qui sachiez ce qu’était mon union intime d’esprit avec la « dame » que vous aimiez aussi, en tiers entre nous. Les bonnes causeries de la rue des Marais… Vous devez comprendre ma douleur mieux que les autres : j’aurai un certain soulagement à en parler avec vous, quand vous viendrez. J’ai fermé ma porte à tous les gens que je connais, sauf vos parents. M…, comme d’habitude, s’est montrée obligeante et compatissante.

« Vous m’aimez bien, André, ainsi que vous aimez aussi maman. Moi qui ne pleure jamais, je ne peux pas retenir mes larmes en pensant à ce que vous éprouverez en revoyant maman ; c’est un tout petit enfant, le mien. Je la lève, je la fais manger, je la veille la nuit. K… heureusement, me témoigne un dévouement que je n’attendais pas de lui : je le croyais un peu égoïste et il me montre un grand cœur, une générosité