Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/62

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par la crainte d’avoir produit une mauvaise impression sur elle.

Néanmoins, je me fis une réflexion qui me rassura un peu sur ses sentiments : elle n’avait point signalé mon manège quotidien d’amoureux à sa mère ; garder le secret de l’aventure, n’était-ce pas l’accepter tacitement ?

Mlle Geneviève me témoignait, il est vrai, une réserve pleine de froideur ; mais ne me montrais-je pas contraint et glacé moi-même, durant cette première entrevue ? Et devais-je interpréter à mon détriment la modestie de son attitude ?

Cette pensée ne m’enhardit guère, pourtant. Je demeurais aussi troublé ; et j’affectais gauchement d’examiner les plafonds des pièces que nous traversions, sans y découvrir trace d’humidité.