Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/67

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fus saisi d’une respectueuse sympathie à l’égard de Mme Renaud, devant le tact discret, la délicatesse de son attitude — si rare chez les veuves d’artiste !

Mes idées prirent un autre cours : je venais d’entrevoir la possibilité de continuer cette connaissance qui me tenait tant à cœur.

Je dis avec empressement :

— Mon père, qui admire fort le talent de Théophile Renaud, a chez lui une collection de dessins de votre mari… Vous plairait-il de venir la regarder ? Mon père se ferait un plaisir de vous la montrer. Si je vous propose cela, Madame, c’est que — pour la plupart — ce sont des ébauches inachevées, brèves, rapides, fugaces comme la vie même… l’amusement des doigts dans les instants