Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/86

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cière, employant notre jargon spécial : pour le coup, vous ne comprendriez plus du tout.

Que la physionomie de Landry est ambiguë, durant ces explications qui n’en sont pas !… Mais je ne trouve rien à objecter. Une torpeur vague semble vider mon cerveau où quelques idées flottantes circulent à grand’peine. J’avoue :

— C’est vrai. Et puis… Si j’ai entendu ce que vous me disiez, je n’ai rien écouté, voyez-vous, Colin ; parce que je suis encore sous l’influence d’une heure de champagne, et que les choses m’arrivent de façon confuse…

— Vous vous êtes enivrée là-haut ? Ah ! maladroite… Mais, ma chère Nicole, dans ces situations épineuses, ce n’est jamais la femme qui doit perdre la tête : il ne fallait point l’oublier. Enfin ! Nous n’en sommes qu’aux préliminaires…

Nous franchissons la porte cochère, je hèle un taxi maraudeur. Landry m’aide à monter en voiture et conclut :

— Allez vous reposer, reprenez votre sang-froid, buvez un peu de camomille… Et tâchez de me juger moins mal.

— Par exemple ! Moi, vous juger mal ! Je